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Pendant que la santé va mal, certains en profitent bien...



On marche sur la tête ! Ce n’est rien de nouveau. Il n’en demeure pas moins que c’est chaque fois consternant et affligeant car il est des constats auxquels il est difficile de s’habituer.

Pendant que certains meurent d’être mal ou pas soignés et que le personnel hospitalier est à l’agonie et désabusé, d’autres, oubliant le serment d’Hippocrate, prennent plus soin de leur portefeuille que de leurs patients.


Depuis trois ans, j’avais un cardiologue exerçant dans le privé. Lorsque je l’ai rencontré, il était disponible, à l’écoute et efficace. Bien plus réactif que les cardiologues de l’hôpital public. En ce temps-là, il ne proposait des consultations privées que dans une seule clinique.

Pas pour longtemps. Quelques mois plus tard, une seconde clinique s’est rajoutée à sa panoplie de chasse. Puis trois, puis quatre, pour en arriver aujourd’hui à au moins cinq. Autant dire que les patients ne sont plus que de la marchandise bonne à remplir son tiroir-caisse.

Désormais, non seulement, il faut se farcir au bas mot 1h30 d’attente, car Monsieur n'est jamais à l’heure, mais, en plus, il n’a plus aucune disponibilité, une écoute minimaliste, voire superficielle, et uniquement sur rendez-vous, sinon direction les urgences pour toute complication apparaissant entre les juteuses consultations. Il ne daigne même plus répondre aux e-mails, comme ce fut le cas originellement, lorsqu’il y avait une urgence.

Or, dans les résultats de la dernière prise de sang qu’il m’avait prescrite début août, on constate certains signes d’aggravation. Je lui ai donc demandé par e-mail s’il fallait changer quelque chose dans le traitement ou refaire une prise de sang qui confirme ou infirme ces résultats. Avant, quand il avait encore le temps, il m’aurait répondu. Désormais, il ne prend même plus cette peine. Mon état pourrait peut-être très vite s’aggraver si l’on ne réagit pas efficacement ? Parallèlement, je suis de plus en plus mal ventilé mais les ORL bottent en touche. Pourtant, une insuffisance cardiaque doublée d’une mauvaise ventilation, ça ne fait pas bon ménage.

Il faut aller aux urgences, vous dis-je ! Les urgences sont devenues les voitures-balais du système de santé.

Ça coûte plus cher mais c’est ainsi que fonctionne maintenant un système de santé qui a oublié le bon sens aux vestiaires.

Alors que je me souviens d’un temps, lorsque je vivais en Alsace où je n’ai eu affaire à une attitude aussi laxiste et méprisante ; il y avait alors un réel suivi, un authentique souci du patient. Il y avait une certaine considération pour les malades. Est-ce que la situation s’est autant dégradée en Alsace ?


Bien sûr, les secrétaires sont les premières à faire les frais d’un tel comportement irrespectueux et irresponsable, tout en étant impuissantes et souvent compréhensives à l’égard d’une patientèle maltraitée. Car un tel comportement relève de la maltraitance.


Il me semble que cette dérive s’est amplifiée à partir de l’épidémie de Covid-19. Grâce au cynisme néolibéral des gouvernements macronistes qui ont méthodiquement terminé d’achever notre système de santé. En refusant d’augmenter les effectifs et les salaires, il a ouvert la porte au grand n’importe quoi et aux cupides du milieu médical.

L’état délabré du système de santé et du milieu hospitalier est propice pour certains à se remplir les poches au détriment de leurs « clients ». La machine médicale est devenue folle et ingouvernable.

Il y a une telle carence en professionnels de santé, entre autres des spécialistes, que c’est chacun pour soi, la morale et l’éthique au placard.

Aujourd’hui, encore plus qu’hier, il vaut mieux ne pas avoir à être soigné. C’est devenu une loterie où la « faute à pas de chance » devient le mantra principal.

Tandis que les conditions de travail de la majorité des professionnels de santé sont inacceptables et indécentes, d’autres profitent de cette aubaine, comme en temps de guerre les pillards et autres rapaces s’enrichissent sur le dos de la misère et la détresse des plus vulnérables et défavorisés.


Vive le capitalisme et sa perversion cynique !

Je sais me défendre, je n’ai aucune difficulté à changer de praticien si c’est nécessaire, je ne suis pas un objet de soins hypocondriaque, mais quid du tout-venant qui n’a pas les facultés de se défendre et de se faire respecter ?

Le système de santé est devenu effroyablement injuste et inégalitaire. Et nous nous sommes qu’au début de cette dérive déshumanisée.

Quant à mon ex-cardiologue, au vu de son rythme de vie pour gagner toujours plus, est-il conscient qu’il risque de faire un infarctus pour « quelques dollars en plus » ?


Marcel Nuss

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